8 milliards de personnes sur Terre, ça en fait du monde. Du monde qui étudie, qui travaille, qui suis ses rêves et ses ambitions. Du monde qui a ses valeurs, ses croyances et ses motivations. 8 milliards de personnes sur Terre, 8 milliards de récits et aujourd’hui on te fait découvrir une nouvelle histoire avec Unique, notre série qui met en avant des profils inspirants aux parcours passionnants.
Si aujourd’hui, Raja compte des milliers d’abonnés sur les réseaux sociaux, 125k sur Instagram, 42k sur Tiktok, rien ne la prédestinait à suivre ce chemin.
“J'ai commencé par faire des études en pharmacie et puis je me suis retrouvée à faire des études en management puis des études en marketing.
Je me suis porté volontaire lors du Covid au Ministère de la Santé et par pur hasard, je me suis retrouvée à travailler comme gestionnaire dans une clinique puis en tant que stratège marketing dans une grande boîte dermo-cosmétique française en Tunisie. Je me suis retrouvée dans le marketing. J'ai adoré faire les stratégies, les shoots, gérer les produits, les nouveautés etc…”
Convaincue que ce domaine l’intéressait et déçue par une expérience professionnelle, Raja décide de se lancer seule.
“Je me suis rendue à l'évidence que je ne pouvais pas travailler sous un boss. Surtout avec des boss qui ne sont pas reconnaissants et des gens qui approprient ton travail à d'autres personnes dans l'équipe. C’est là que je me suis dit: je dois monter ma propre équipe et faire tout ce qu'un boss que je déteste ne fait pas.”
C’est ainsi que commence l’aventure pour Raja et elle se rendra compte que ce n’est pas facile tous les jours. Quels sont donc ses challenges ?
La concurrence qui n'est pas toujours honnête en Tunisie. Le fait d'être créatif tous les jours, de trouver de nouvelles idées qui ne ressemblent pas aux autres marques, qui sont exceptionnelles et qui te donne des frissons quand tu regardes la campagne finale.
Des challenges qui lui donnent parfois envie de tout lâcher !
“Ah oui ça arrive assez souvent, parfois plusieurs fois dans la semaine, parfois une fois tous les deux mois. Ça dépend du rythme du travail, des clients, des coéquipiers aussi.
Mais je me souviens de tous les échecs que j'ai eus, de tous les projets que j'ai abandonné et je me dis que ce projet ne mérite pas d'être abandonné.
Il y a aussi les engagements en tant qu'adulte, en tant que femme qui a un foyer, qui a un mari qui a des responsabilités, qui pense à fonder une famille. Les responsabilités financières bien évidemment, me poussent à me réveiller, à faire l'effort, à aimer ce que je fais tous les jours.
Vivez le truc en fait, embrace it, embrace the feeling l'échec, vivez-le pleinement pour que tu puisses te réveiller et tu dis c'est bon j'ai fait ma dépression j'étais triste et là je vais travailler très dur pour moi-même et repartir de 0 parce que si tu ne vis pas la tristesse, tu ne peux pas vivre le bonheur”.
Raja, a toujours vécu en Tunisie, mais comprend que l’immigration soit une étape importante pour certains.
“Mon ami Fabio, il s'appelle Fabio Melo Cruz il m'a dit un jour toi tu étais là, c'est là ta zone de confort et quand tu repars vers l'Europe l'Afrique l'Asie n'importe où ça commence à élargir ta zone de confort et ça devient tout le monde à un certain moment c'est ça en fait !”
Serait-elle donc prête à quitter la Tunisie pour découvrir d’autres horizons ?
Mon mari est entre la France et la Tunisie et on se demande si on doit quitter la Tunisie ou rester ici. Peut-être la seule chose qui nous tient ici c'est la famille.
Si on se lance vers un projet en France ou en Europe ça sera un élan créatif, plus d'opportunités de travail. C'est tout un univers qu'on considère et on y pense tous les jours
Qu’en est-il de l’aspect financier ?
“Oui, c'est le premier critère disons. C'est le premier critère. C'est la chose qui te pousse à laisser tes parents et partir.”
Et comme on a entamé la discussion sur l’argent, on a demandé à Raja quel genre de personne elle était : radine, bonne gestionnaire ou dépensière ?
“Alors, si personne de ma famille ne va regarder cette vidéo, je dirai que je suis une très bonne gestionnaire ! Mais non, je suis dépensière et je n’arrive pas à gérer mon argent”
Et si on parlait de finance personnelle, d’éducation financière…
“Je quitte l’interview ! Je ne sais pas ce sont des titres de magazine que je zappe.” plaisante Raja avant de poursuivre: “J'ai des parents très dépensiers qui n'ont pas vraiment une culture financière et avec le mariage j'ai un mari très carré. Et là on a un foyer en commun, c'est un binôme disons. C'est un binôme avec qui je dois apprendre à gérer mon argent de poche l'argent pour sortir et surtout le compte épargne et il galère le pauvre…”
Pour certaines personnes, il est difficile de parler d’argent, c’est même un sujet tabou. Mais ce n’est pas le cas de Raja, qui aborde facilement le sujet avec ses proches.
“C'est la culture que c'est tabou. Comment tu partages ça avec les gens, personne ne doit savoir ce que tu as. Je ne sais pas si je peux le dire "l'ayn" (le mauvais oeil) attention au mauvais œil ainsi de suite…”
Une étude aux États-Unis a démontré que des millénials, donc la génération entre 80 et 2000, préfèrent aller chez leur dentiste qu'entendre ce que les banques ont à leur dire. Raja s’identifie à cette génération et est du même avis.
“On peut souffrir chez le dentiste, mais c'est plus honnête disons. L'expérience est plus honnête !”
Comme de nombreux jeunes actifs, Raja a un compte bancaire. Elle a ouvert son premier compte lorsqu’elle a décroché son premier emploi. Depuis, elle n’a pas réellement de relation avec sa banque. Mais elle se souvient tout de même d’une anecdote qu’elle a vécue il y a quelques années.
“Lors des préparatifs du mariage je devais recevoir une somme d'argent de mon mari qui vivait en France. Et ça nous a pris exactement un mois pour recevoir l'argent, qui n'était pas beaucoup ! C'était 1000 euros, 3000 dinars. Ce n’était pas beaucoup. C’était pour payer les acomptes. La banque avait déjà pris plus de 200 dinars pour ce virement, qui était déjà une avance pour quelqu'un. Et un mois, un mois d'attente ! Ce n’était pas agréable, parce qu'on ne peut pas les avoir par téléphone, ni par mail, ni voir comment se passe le transfert !
Si j'avais un parent qui avait besoin de faire une opération ou quelque chose d'urgent comment j'aurais pu faire moi ? C’était aberrant ! C’était la pire expérience que j'ai jamais vécue avec une banque”
Bien qu’elle ne soit pas une experte en gestion de budget, Raja s’intéresse beaucoup à l’économie, notamment celle de la Tunisie. Elle a d’ailleurs fait partie de l’association Alert, une association qui lutte contre l’économie de rente en Tunisie. Elle nous en parle un peu plus.
“C'était une découverte à travers une vidéo d’Anis Marrakchi, où il parlait de l'économie de rente et c'était un concept réellement très étrange et nouveau pour moi. J'ai découvert que l'économie de rente touchait le secteur pharmaceutique, banquier, l'agriculture, l'agroalimentaire tout secteur confondu existentiel et très important pour la survie économique du tunisien. Et ce sont les mêmes personnes qui gèrent l'économie de la Tunisie, ce sont les 5 mêmes personnes qui gèrent tout.
Ce n'est pas la scène politique qui doit être revue mais c'est la scène économique tout doit être changé les jeunes doivent prendre la relève tout doit être changé honnêtement pour qu'on puisse vivre dans ce pays.”
Pour finir on a demandé à Raja si elle avait l’occasion de faire passer un message à elle jeune, qu’est-ce qu’elle lui dirait ?
“Je lui dis de vivre pleinement, de ne pas avoir peur. Parce que moi j'ai eu peur jusqu'à mes 24, 25 ans et ce n'est qu'à mes 25 ans que je me suis permise, grâce à mes amis d'ailleurs, de me lancer dans la vie, d'essayer des choses, de sortir de ma zone de confort. Ce que j'aurais dit à moi de 15 ans c'est de ne pas avoir peur de l'échec, surtout scolaire, et de me lancer dans des trucs nouveaux d'essayer et de voir où ça va nous mener !”
Note de Emna :
Raja est une personne que j’admire. Son parcours n’était pas tout tracé, mais elle a su trouver sa place et s’imposer. Ce que j’ai aimé le plus dans notre échange c’est le fait qu’elle était sans tabou. Elle n’a pas peur d’évoquer ses échecs et d’en faire sa force. Ce qui me plaît le plus c’est que c’est une influenceuse qui n’a pas perdu ses valeurs et propose du contenu de qualité à sa communauté. Et c’est surtout une personne qui sait ce qu’elle fait !
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