Les envois de fonds par la diaspora ne datent pas d’aujourd’hui. D’ailleurs, ils représentent une source de revenu vitale pour un milliard de personnes dans le monde ! Il faut savoir que ces envois sont tellement cruciaux que leur variation peut déstabiliser l’économie de tout un pays ou au contraire la renforcer et servir de bouée de sauvetage.
Quels sont les enjeux de ces envois de fonds et pourquoi sont-ils si indispensables pour tant de personnes ? On vous répond.
Des envois cruciaux
Tout d’abord, il faut noter que les envois de fonds par les résidents à l’étranger sont cruciaux pour plusieurs économies. En effet, un milliard de personnes sont concernées par ces envois de fonds. Soit une personne sur 7 ! De plus, 70 pays dans le monde dépendent de ces envois de fonds pour plus de 4% de leur PIB. Rien que ça !
Dans certains cas extrêmes, ce chiffre peut même atteindre 15% ! Selon les données de la Banque Mondiale, les envois de fonds représentent 35,3% du PIB de la Somalie, 18,9% pour le Liban et 10,3% pour le Sénégal !
Il faut savoir que le volume des envois de fonds par la diaspora a dépassé le volume des Investissements Directs à l’Étranger (IDE) et des Aides Publiques au Développement (ADP) effectués par les étrangers en Afrique.
Au cours des 20 dernières années, les envois de fonds par les résidents à l’étranger ont été multipliés par 5 ! À savoir aussi que les travailleurs immigrés envoient en moyenne 200 à 300 dollars à leurs proches tous les un à deux mois. D’ailleurs cela peut représenter jusqu’à 60% des revenus de leurs familles.
Un besoin vital
Plus de la moitié de ces envois de fonds est destinée aux zones rurales. Des régions habitées par 75% des personnes vivant sous le seuil de pauvreté, mais aussi celles qui sont en situation d’insécurité alimentaire dans le monde ! Ainsi, les fonds envoyés servent généralement à financer les besoins de nécessités tels que la nourriture, le logement, l’électricité et l’éducation. À noter que 75% des fonds envoyés sont utilisés pour mettre du pain sur la table et couvrir des frais médicaux. Tandis que les 25% restants représentent plus de 100 milliards de dollars et sont souvent investis dans la constitution d’actifs pour la diaspora ou encore dans des activités génératrices de revenus et d’emplois.
De plus, 8 500 milliards de dollars sont estimés être envoyés entre 2015 et 2030 !
Des frais indécents
Malgré ça, les pays qui ont le plus besoin des envois de fonds sont les plus exploités. Par exemple, les frais d’envoi vers l’Afrique peuvent parfois dépasser les 12% ! Ce qui est donc supérieur à la moyenne mondiale de 7%. Et on est bien loin des Objectifs de Développement Durable (ODD) fixés par l’ONU à un frais moyen de 3% d’ici 2030.
D’ailleurs, ce chiffre peut parfois atteindre les 20% pour certains transferts entre pays Africains ! Parmi les corridors les plus notables, on retiendra les frais d’envois de fonds entre l’Afrique du Sud et la Chine qui atteint les 21,5%. Entre l’Arabie saoudite et la Syrie qui atteint les 21%. Les frais sont de 19,5 % entre l’Afrique du Sud et l’Angola ou encore l’Afrique du Sud et la Zambie. D’autre part, les cinq corridors les moins chers au monde sont entre les pays de l’ex-URSS, avec des frais entre 1 et 1.2% seulement.
Aujourd’hui, 600 Milliards de dollars sont envoyés tous les ans par la diaspora. Un chiffre qui est d’ailleurs amené à croître pour atteindre plus de 900 Milliards de dollars en 2026.
D’un autre côté, on estime à 500 Milliards de dollars le montant total épargné par les résidents à l’étranger chaque année ! Une belle somme qui pourrait pourtant servir à assurer un développement plus durable, si on trouvait le moyen de mieux l’exploiter.
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